La famille des autres, c'est presque toujours amusant.
Le problème, c'est la nôtre.
«
Suzy ! Drizzy ! Venez manger ! Marissa vous attend pour servir le dîner. » Les deux jolies blondinettes jouaient à cache-cache dans le vaste jardin de la demeure familiale. Alors qu’elles avaient toujours rêvé d’avoir un bungalow en bord de mer ou une cabane en bois perchée dans un arbre pour jouer, elles prenaient plaisir à profiter de ce vaste espace. Les petits sapins, les pensées, les lilas, les hortensias, les glycines, les clématites et tellement d’autres fleurs parsemaient le parc des Van Trapp, le rendant aussi beau et majestueux qu’un jardin public. L’argent était en abondance dans la famille depuis que le grand-père avait créé une entreprise immobilière s’étant avérée très fructueuse. «
Drizella ! Dépêche-toi ! Le jeu est terminé, Papa nous a appelées pour aller manger… » Drizzy n’en avait que faire, elle voulait continuer de jouer quitte à ce que son père vienne lui botter les fesses pour ne pas avoir obéi. Sa sœur attendit pendant cinq bonnes minutes. «
Bon Drizzy, je rentre, moi ! » Ah bah sympa la grande sœur ! Elle n’avait pas vraiment le goût du risque il fallait croire. Drizzy s’asseya dans l’herbe ce qui n’allait pas manquer de tâcher sa robe immaculée. Elle s’amusait à arracher des marguerites et à jouer à « Je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie et pas du tout ». En bref, ce à quoi beaucoup de gamines jouent. D’un coup, on entendit un fracas. C’était la porte de la maison qui claquait. Drizzy se contente de grimacer sans pour autant bouger. «
Drizella-Hope Octavia Van Trapp, si tu ne rappliques pas dans deux minutes, tu seras privée de poney pendant deux semaines et je te laisserai dormir dehors. Comme ça, les serpents viendront t’attaquer ! » Le père appuya ses poings sur ses hanches quasi-certain que sa petite fille allait rappliquer sous ses menaces. Et, il avait tout à fait raison. «
Je suis là, papa. » Drizzy se leva et rejoignit son père à toute hâte. Arrivée à sa hauteur, elle lui prit la main et lui offrit son plus beau sourire. Ça marchait à tous les coups !
En grandissant, Suzy et Drizella restèrent plus proches que jamais. En effet, Suzy avait même été incapable d’aller faire ses études dans un autre pays alors qu’elle en avait les capacités. Elle ne voulait tout simplement pas trop s’éloigner de sa sœur. En plus d’être sœurs, elles se considéraient également comme des meilleures amies. Elles se confiaient tout : leurs amours, leurs peines de cœur, leurs nouvelles expériences, leurs peines, leurs joies… TOUT ! Ce jour-là, Drizella revint aux alentours de neuf heures du matin. Elle n’était pas rentrée de la nuit mais ça, seule Suzy était au courant. Drizzy se rendit directement dans la chambre de sa sœur, se glissa avec elle sous les draps pour pouvoir prétendre qu’elles avaient dormi ensemble si son père s’était rendu compte qu’elle n’avait pas dormi dans son lit. «
Suzanna, j’ai rencontré quelqu’un. » Un large sourire aux lèvres, elle attendit une réaction de sa sœur. Celle-ci se retourna afin de lui faire face. Elle aussi souriait. «
Ah oui ? Il est comment ? Quel est son nom ? Il est mignon au moins ? » Drizella lui fit signe avec les mains de ralentir. Il lui fallait le temps de répondre tout de même. Elle eut un léger rire, elle se sentait terriblement heureuse à cet instant. «
Il est grand, brun avec des yeux bleus dans lesquels on se noierait volontiers… » Rien que d’y penser, Drizzy avait hâte de le revoir. «
Il s’appelle Sheldon et il a… Vingt-deux ans. » La réaction de Suzanna ne se fit pas attendre. «
Il a l’air très séduisant. Il semble t’avoir sacrément tapée dans l’œil, petite sœur. Fais attention tout de même hein ! Les garçons plus vieux ne sont pas forcément plus sérieux que ceux de ton âgé, bien au contraire. » Drizella fit la moue puis tourna le dos à sa sœur pour tenter de trouver le sommeil. Oui, elle n’avait pas tellement dormi cette nuit. Elle avait couché avec Sheldon, avait à peine dormie puis ils avaient pris le temps de discuter un peu à leur réveil. Drizzy ne niait pas avoir été surprise de le revoir le matin. Elle avait souvent du faire face à une place vide à côté d’elle car les mecs n’assumaient pas ce qu’il s’était passé.